Rappels historique :
Sous la Révolution, suite au discours de l'abbé Sieyès du 20 et 21 juillet 1789, distinguant entre citoyens « actifs » et « passifs », les femmes furent classées, comme les enfants, les étrangers et tous ceux ne pouvant s'acquitter d'un cens électoral, dans cette seconde catégorie. Malgré l'appel de Condorcet, elles furent ainsi officiellement exclues du droit de vote par l'Assemblée nationale le 22 décembre 1789, exclusion maintenue par la Constitution de 1791 puis par un vote de la Convention nationale le 24 juillet 1793, quelques mois avant l'exécution d'Olympe de Gouges, auteur de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791.
Dans le droit au XIXème siècle, le statut accorde à la femme un être relatif, n’existant que comme une figure secondaire définie par rapport à l’homme, seul véritable sujet de droit. Ainsi, le devoir conjugal autorise le mari à user de violences, dans les limites tracées par la nature, par les mœurs et par les lois. Par ailleurs, afin de s’assurer que la reproduction sera « bonne », l’infidélité féminine est fortement pénalisée. Le code pénal instaure le principe d’une morale sexuée : l’épouse adultère encourt une peine de trois mois à deux ans de réclusion, quand le mari ne risque qu’une amende.
De plus, en 1816, le divorce est à nouveau interdit jusqu’en 1884. Dans la foulée, en 1893, les femmes séparées de leur conjoint récupèrent leur pleine capacité civile et 80% des séparations de corps, permet la prononciation du divorce.
L’évolution vers le droit à l’entente est lente, marquée seulement par la loi de 1904 qui permet d’épouser le ou la compagnon(ne) adultérin(e) et celle de 1908 qui, après trois ans de séparation de corps permet la prononciation du divorce.
Les deux principales organisations d'orientation réformiste qui mènent la lutte pour le droit de vote des femmes sont l'Union française pour le suffrage des femmes (U.F.S.F.), créée à Paris en 1909 et la Ligue française pour le droit des femmes, dirigée par Maria Vérone. Ces deux grandes fédérations féministes, composées pour l'essentiel de femmes issues de la bourgeoisie parisienne, cherchent à étendre le réseau de leurs soutiens au sein des organisations politiques masculines mais surtout en province où leur implantation est moins importante.
Le droit de vote:
La révolution française pose le principe de l'égalité de tous, toutefois il n'est pas appliqué : les femmes n'ont pas accès au droit de vote. La Révolution a donc permis la mise en question de l'égalité entre hommes et femmes, sans aller pour autant au bout de sa démarche. Contrairement à l'Ancien Régime, elle reconnaît à la femme la personnalité civile.
A la fin du 19è siècle, aucune femme du monde occidental n'a encore obtenu les libertés civiles. Partout, le droit de vote lui est refusé. Les premières revendications, en France, naissent pendant la Révolution de 1848, avec la mise en place du suffrage universel réservé aux hommes. L'accession des femmes au droit de vote, tout au long du 19ème siècle, est repoussée, sous les motifs les plus contradictoires. L'éventualité de la participation des femmes à la vie publique, est écartée catégoriquement sous la pression des conservateurs, misogynes et hostiles. Les républicains redoutent, de leur côté, que les femmes, sous l'influence de l'église, par leurs voix, grossissent les rangs conservateurs, et fassent ainsi chanceler la République. En février 1914, une proposition de loi sur le vote des femmes était déposée à la Chambre des députés. Ce fut l'occasion d'une active campagne suffragiste, relayée par plusieurs organes de presse dont Le Journal. Si les manifestations publiques ne rassemblèrent que quelques milliers de personnes, un référendum organisé par ce quotidien du 26 avril au 3 mai 1914 sous le nom de " vote blanc " en parallèle aux élections législatives fut un succès, puisqu'il recueillit 500 000 voix favorables au suffrage des femmes. L'élan suffragiste fut brisé par le déclenchement de la guerre à l'été 1914. Une proposition de loi en faveur du droit de vote des femmes, à l'initiative des députés, au lendemain de la guerre est malheureusement rejetée par le sénat, dominé par les conservateurs.
Ce n’est que le 21 avril 1944, que les femmes auront le droit de vote.
Le Code civil, tout au long du 19è siècle, a confiné la femme dans un statut de mineure à vie. Jusqu'à la veille de la seconde guerre mondiale, certaines mesures perdureront, ainsi dans la plupart des pays européens, la femme devra demander l'autorisation à son mari pour exercer une profession (jusqu'en 1965, précisément dans le cas de la France). Il existe de ce fait, de nombreuses obligations de l'épouse, découlant de l'application du Code civil : notamment, elle ne peut sans cette autorisation se présenter à un examen, s'inscrire dans une université, ouvrir un compte en banque, faire établir un passeport, passer un permis de conduire, se faire soigner dans un établissement.
La femme est épouse et mère. Elle est entièrement définie au 19è siècle, par son rôle familial. La femme est le pivot du fondement de l'ordre social. Afin que la femme reste soumise à son mari, le législateur est particulièrement vigilant et veille sur ce sujet. La femme ne peut se soustraire à ses devoirs conjugaux, car le viol entre mari et femme n'étant pas reconnue. Le législateur réprime sévèrement l'infidélité de la femme, car elle est susceptible de porter atteinte à l'ordre public, par l'introduction d'un étranger dans la famille, en modifiant les partages successoraux. Par contre la condamnation de l'homme adultère intervient seulement lorsque ce dernier entretient sa maîtresse au domicile conjugal, c'est à dire pratiquement dans les cas de bigamie.
L'occasion donnée aux femmes de sortir de ce carcan familial est la première guerre mondiale, provisoirement. Un grand nombre d'entre elles, séparées de leur mari, doivent, pour gérer l'exploitation ou l'entreprise familiale, se débrouiller seules. Au XXème siècle, le travail des femmes est encore perçu comme un travail d'appoint. Ce n'est pas un droit, tout au plus une concession.
Les périodes de crise économique sont celles où l'offensive contre le travail féminin est la plus forte, notamment envers les femmes mariées et les mères de famille. La femme est épouse et mère. Elle est entièrement définie au 19è siècle, par son rôle familial. La femme est le pivot du fondement de l'ordre social. Afin que la femme reste soumise à son mari, le législateur est particulièrement vigilant et veille sur ce sujet. La femme ne peut se soustraire à ses devoirs conjugaux, car le viol entre mari et femme n'étant pas reconnue. Le législateur réprime sévèrement l'infidélité de la femme, car elle est susceptible de porter atteinte à l'ordre public, par l'introduction d'un étranger dans la famille, en modifiant les partages successoraux. Par contre la condamnation de l'homme adultère intervient seulement lorsque ce dernier entretient sa maîtresse au domicile conjugal, c'est à dire pratiquement dans les cas de bigamie.
L'occasion donnée aux femmes de sortir de ce carcan familial est la première guerre mondiale, provisoirement. Un grand nombre d'entre elles, séparées de leur mari, doivent, pour gérer l'exploitation ou l'entreprise familiale, se débrouiller seules. Au XXème siècle, le travail des femmes est encore perçu comme un travail d'appoint. Ce n'est pas un droit, tout au plus une concession.
Des exemples en témoignent en 1919, les travailleuses, appelées à faire fonctionner le pays pendant la guerre, sont renvoyées dans leurs foyers avec la consigne de repeupler la France.
Le monopole masculin de la politique est partiellement ébranlé après la guerre de 1914-1918 : la vie publique devient plus perméable aux femmes, comme en témoignent la nomination de conseillères municipales (à voix consultative), la reconnaissance de l'expertise d'associations féminines en matière de politique sanitaire et sociale ou bien encore l'intégration de trois femmes sous-secrétaires d'État dans le gouvernement du Front populaire. Inscrit dans une démocratisation de la mode, l'acquis le plus manifeste et le plus général semble être la conquête d'une liberté d'allure et de mouvement, apprise dans la solitude et l'exercice des responsabilités. Mais les comportements d'indépendance de certaines femmes, qui s'appuient sur l'expérience de guerre ou jouent de la modernité des Années folles, ne peuvent s'inscrire dans une dynamique d'ensemble, étouffés par les manifestations politiques et culturelles du traumatisme subi par la société française. Rappelons que le poids du deuil et des anciens combattants, ou bien encore la force d'une pensée sociale et politique sur la nécessaire différence des sexes. Donc à cet égard, les mutations majeures seront plus tardives ...
Femmes réclament le droit de vote. |
Nous pouvons donc conclure que l’ère de la première guerre mondiale n’aura que très peu transformé les droits politiques de la femme. Les transformations majeures ne s’effectueront que bien plus tard.